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ensemble ? répondit le jeune commandant de l'Alaska.
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L épave du Cynthia Jules Verne
Je ne me connais pas d'affaires avec vous, et n'ai besoin de la compagnie de personne !
répliqua Tudor Brown en faisant mine de quitter la passerelle.
Erik l'arrêta d'un signe.
Propriétaire de l'Albatros, s'écria-t-il, je suis porteur d'une commission régulière de mon
gouvernement, et à ce titre officier de police maritime !& Je vous invite à me donner
communication immédiate de vos papiers !&
Tudor Brown ne répondit même pas et descendit de la passerelle avec l'homme qu'il y avait
appelé.
Erik attendit deux minutes, puis il reprit :
Propriétaire de l'Albatros, je vous accuse d'avoir tenté de faire naufrager mon navire sur
la Basse-Froide de Sein, et je vous somme de venir vous expliquer sur cette accusation devant
un tribunal maritime !& Faute par vous d'obtempérer à cette sommation, mon devoir sera de
vous y contraindre par la force !
Essayez si le cSur vous en dit ! cria Tudor Brown en donnant l'ordre de se remettre en
marche.
Pendant ce colloque, son navire avait insensiblement viré et s'était mis à angle droit avec
l'avant de l'Alaska. Soudain, l'hélice entra en action et battit les eaux, qui blanchirent en
bouillonnant. Un long coup de sifflet déchira les airs, et l'Albatros, glissant sur les flots, partit
à toute vapeur dans la direction du pole Nord.
Deux minutes plus tard, l'Alaska s'élançait à sa poursuite.
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L épave du Cynthia Jules Verne
CHAPITRE XVIII
COUPS DE CANON
En même temps qu'il donnait la chasse à l'Albatros, Erik avait commandé de mettre en
batterie le canon que l'Alaska portait à son avant. Cette opération prit beaucoup de temps.
Quand le canon fut débarrassé de son fourreau goudronné, chargé et prêt à partir, il se trouva
que l'ennemi était hors de portée. Sans doute il avait profité du temps d'arrêt pour pousser
vivement ses feux, et son avance était déjà de trois ou quatre milles. Ce n'est pas, à la rigueur,
une distance démesurée pour un Gattling ; mais avec le roulis, la vitesse des deux navires et la
cible très limitée que le yacht américain offrait au tir, il y avait beaucoup plus de chances de
jeter ses obus à l'eau que de les loger au but. Mieux valait donc attendre. Bientôt, du reste,
l'avance de l'Albatros, sans diminuer, cessa de croître. Expérience faite, il devint évident que
les deux navires, lancés à toute vitesse, étaient à peu près aussi bons marcheurs l'un que
l'autre. L'intervalle qui les séparait resta le même pendant plusieurs heures.
Toutefois c'était au prix d'une énorme dépense de charbon, denrée qui devenait de plus
en plus rare à bord de l'Alaska, et il y avait à craindre que cette dépense ne fût en pure perte,
si la nuit arrivait sans qu'on eût pu atteindre l'Albatros. Erik ne se jugea pas en droit de jouer
cette dernière carte, sans consulter son équipage. Il le fit monter sur le pont et exposa
franchement la situation.
Mes amis, dit-il, vous savez de quoi il s'agit, de voir si nous prendrons, pour le livrer à la
justice maritime, le scélérat qui a tenté de nous faire périr sur la Basse-Froide, ou si nous lui
permettrons de s'échapper ! C'est à peine s'il nous reste du charbon pour six jours pleins.
Toute déviation de route nous expose donc à finir notre voyage à la voile, ce qui peut même
en compromettre le succès. D'autre part, l'Albatros compte sûrement sur la nuit pour nous
mettre en défaut. Il sera essentiel de le garder dans le rayon de notre projecteur électrique et
de ne pas ralentir un instant notre marche. Nous sommes sûrs, d'ailleurs, que cette course aura
un terme obligé, soit demain, soit le jour suivant, à la barrière des glaces éternelles qui défend
les approches du pôle vers le 78e ou le 79e degré. Mais je n'ai pas voulu continuer cette
poursuite sans vous demander si vous l'approuvez et si vous acceptez d'avance les
complications où elle peut vous jeter !
Les hommes se consultèrent à voix basse et chargèrent maaster Hersebom de formuler leur
opinion.
Nous sommes d'avis que le devoir de l'Alaska est de tout sacrifier à la capture de ce
misérable, dit-il tranquillement.
Fort bien ! nous allons donc faire de notre mieux pour y arriver, répliqua Erik.
Sûr désormais que l'équipage était avec lui, il ne ménagea pas le combustible et parvint à
se maintenir, en dépit des efforts désespérés que faisait Tudor Brown pour le distancer. A
peine le soleil s'était-il couché que l'Sil électrique de l'Alaska s'alluma à la pointe de son
grand mât et se fixa impitoyablement sur l'Albatros, pour ne plus le quitter jusqu'au jour.
Toute la nuit, l'intervalle resta le même entre les deux navires. L'aube en se levant, les trouva
toujours courant vers le pôle. A midi, l'observation solaire donna comme position de l'Alaska
78° 21' 14" de latitude nord, par 98° de longitude est.
Les glaces flottantes, qu'on n'avait plus aperçues depuis dix ou quinze jours, commençaient
à redevenir nombreuses. Il fallait par instants les fendre à coups d'éperon, comme naguère
dans la mer de Baffin Erik, convaincu que la banquise n'allait pas tarder à se montrer, eut soin
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d'obliquer légèrement sur la droite de l'Albatros, de manière à lui barrer le chemin vers l'est
s'il étai tenté de changer de route en se voyant arrêté au nord.
Cette précaution se trouva pleinement justifiée, car, vers deux heures, une longue barrière
de glaces se profila sur l'horizon. Aussitôt le yacht américain se porta vers l'ouest, laissant la
banquise à quatre ou cinq milles au large, par tribord. L'Alaska suivit immédiatement sa
manSuvre, mais, cette fois, en obliquant à gauche de l'Albatros, de manière à le couper, s'il
tentait de revenir au sud.
La chasse devenait très émouvante. Certain de la direction que l'Albatros était obligé de [ Pobierz caÅ‚ość w formacie PDF ]
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ensemble ? répondit le jeune commandant de l'Alaska.
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Je ne me connais pas d'affaires avec vous, et n'ai besoin de la compagnie de personne !
répliqua Tudor Brown en faisant mine de quitter la passerelle.
Erik l'arrêta d'un signe.
Propriétaire de l'Albatros, s'écria-t-il, je suis porteur d'une commission régulière de mon
gouvernement, et à ce titre officier de police maritime !& Je vous invite à me donner
communication immédiate de vos papiers !&
Tudor Brown ne répondit même pas et descendit de la passerelle avec l'homme qu'il y avait
appelé.
Erik attendit deux minutes, puis il reprit :
Propriétaire de l'Albatros, je vous accuse d'avoir tenté de faire naufrager mon navire sur
la Basse-Froide de Sein, et je vous somme de venir vous expliquer sur cette accusation devant
un tribunal maritime !& Faute par vous d'obtempérer à cette sommation, mon devoir sera de
vous y contraindre par la force !
Essayez si le cSur vous en dit ! cria Tudor Brown en donnant l'ordre de se remettre en
marche.
Pendant ce colloque, son navire avait insensiblement viré et s'était mis à angle droit avec
l'avant de l'Alaska. Soudain, l'hélice entra en action et battit les eaux, qui blanchirent en
bouillonnant. Un long coup de sifflet déchira les airs, et l'Albatros, glissant sur les flots, partit
à toute vapeur dans la direction du pole Nord.
Deux minutes plus tard, l'Alaska s'élançait à sa poursuite.
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CHAPITRE XVIII
COUPS DE CANON
En même temps qu'il donnait la chasse à l'Albatros, Erik avait commandé de mettre en
batterie le canon que l'Alaska portait à son avant. Cette opération prit beaucoup de temps.
Quand le canon fut débarrassé de son fourreau goudronné, chargé et prêt à partir, il se trouva
que l'ennemi était hors de portée. Sans doute il avait profité du temps d'arrêt pour pousser
vivement ses feux, et son avance était déjà de trois ou quatre milles. Ce n'est pas, à la rigueur,
une distance démesurée pour un Gattling ; mais avec le roulis, la vitesse des deux navires et la
cible très limitée que le yacht américain offrait au tir, il y avait beaucoup plus de chances de
jeter ses obus à l'eau que de les loger au but. Mieux valait donc attendre. Bientôt, du reste,
l'avance de l'Albatros, sans diminuer, cessa de croître. Expérience faite, il devint évident que
les deux navires, lancés à toute vitesse, étaient à peu près aussi bons marcheurs l'un que
l'autre. L'intervalle qui les séparait resta le même pendant plusieurs heures.
Toutefois c'était au prix d'une énorme dépense de charbon, denrée qui devenait de plus
en plus rare à bord de l'Alaska, et il y avait à craindre que cette dépense ne fût en pure perte,
si la nuit arrivait sans qu'on eût pu atteindre l'Albatros. Erik ne se jugea pas en droit de jouer
cette dernière carte, sans consulter son équipage. Il le fit monter sur le pont et exposa
franchement la situation.
Mes amis, dit-il, vous savez de quoi il s'agit, de voir si nous prendrons, pour le livrer à la
justice maritime, le scélérat qui a tenté de nous faire périr sur la Basse-Froide, ou si nous lui
permettrons de s'échapper ! C'est à peine s'il nous reste du charbon pour six jours pleins.
Toute déviation de route nous expose donc à finir notre voyage à la voile, ce qui peut même
en compromettre le succès. D'autre part, l'Albatros compte sûrement sur la nuit pour nous
mettre en défaut. Il sera essentiel de le garder dans le rayon de notre projecteur électrique et
de ne pas ralentir un instant notre marche. Nous sommes sûrs, d'ailleurs, que cette course aura
un terme obligé, soit demain, soit le jour suivant, à la barrière des glaces éternelles qui défend
les approches du pôle vers le 78e ou le 79e degré. Mais je n'ai pas voulu continuer cette
poursuite sans vous demander si vous l'approuvez et si vous acceptez d'avance les
complications où elle peut vous jeter !
Les hommes se consultèrent à voix basse et chargèrent maaster Hersebom de formuler leur
opinion.
Nous sommes d'avis que le devoir de l'Alaska est de tout sacrifier à la capture de ce
misérable, dit-il tranquillement.
Fort bien ! nous allons donc faire de notre mieux pour y arriver, répliqua Erik.
Sûr désormais que l'équipage était avec lui, il ne ménagea pas le combustible et parvint à
se maintenir, en dépit des efforts désespérés que faisait Tudor Brown pour le distancer. A
peine le soleil s'était-il couché que l'Sil électrique de l'Alaska s'alluma à la pointe de son
grand mât et se fixa impitoyablement sur l'Albatros, pour ne plus le quitter jusqu'au jour.
Toute la nuit, l'intervalle resta le même entre les deux navires. L'aube en se levant, les trouva
toujours courant vers le pôle. A midi, l'observation solaire donna comme position de l'Alaska
78° 21' 14" de latitude nord, par 98° de longitude est.
Les glaces flottantes, qu'on n'avait plus aperçues depuis dix ou quinze jours, commençaient
à redevenir nombreuses. Il fallait par instants les fendre à coups d'éperon, comme naguère
dans la mer de Baffin Erik, convaincu que la banquise n'allait pas tarder à se montrer, eut soin
Page 107 sur 133
L épave du Cynthia Jules Verne
d'obliquer légèrement sur la droite de l'Albatros, de manière à lui barrer le chemin vers l'est
s'il étai tenté de changer de route en se voyant arrêté au nord.
Cette précaution se trouva pleinement justifiée, car, vers deux heures, une longue barrière
de glaces se profila sur l'horizon. Aussitôt le yacht américain se porta vers l'ouest, laissant la
banquise à quatre ou cinq milles au large, par tribord. L'Alaska suivit immédiatement sa
manSuvre, mais, cette fois, en obliquant à gauche de l'Albatros, de manière à le couper, s'il
tentait de revenir au sud.
La chasse devenait très émouvante. Certain de la direction que l'Albatros était obligé de [ Pobierz caÅ‚ość w formacie PDF ]